Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/253

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voyage avec ses camarades. Comme M. Dupuis avait en outre quelques échéances à rencontrer sur les hypothèques qui pesaient sur ses propriétés, Michel pourrait se charger de payer les argents et d’en recevoir quittance. Jeanne, de son côté, lorsqu’elle apprit que le jeune homme devait se rendre à Contrecœur, lui remit une lettre à l’adresse du docteur, tout en lui faisant verbalement quelques recommandations pour le cas où il rencontrerait Jules, si celui-ci était de retour au village.

Michel, enchanté de la permission que lui avait octroyée son père, commença ses préparatifs de voyage, et le pauvre garçon se trouva surchargé de commissions et de cadeaux de toutes sortes, pour les amis et les parents de Contrecœur, lorsqu’arriva le moment du départ. Plus de six cents Canadiens de Fall River accompagnés d’un corps de musique répondirent à l’appel de leurs frères du Canada, et deux convois spéciaux furent mis à la disposition des voyageurs, pour les conduire à Montréal, sans qu’il fût nécessaire d’opérer les changements ordinaires des trains quotidiens.

Une foule immense s’était rendue à la gare pour leur souhaiter un bon voyage, et la presse américaine ne put s’empêcher de remarquer l’empressement que mettaient les Canadiens émigrés