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Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/271

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« qui s’efforcera de te faire oublier le passé. Mon premier devoir a été de me rendre à Montréal et de commander un monument pour la tombe de notre père, et Pierre a insisté pour qu’il fût de moitié dans les dépenses. Nous partirons de Montréal samedi soir le 19, et nous serons à Fall River dimanche le 20, par le convoi du soir. Sois assez bonne pour te rendre à la gare afin que nous n’éprouvions pas de difficultés pour te trouver, en arrivant là-bas. Si tu travailles encore dans les filatures, tu ferais bien d’aviser tes patrons que tu te verras forcée de les quitter sous peu. Pierre se joint à moi pour t’envoyer mille baisers, et nous comptons les heures et les minutes qui nous séparent encore de toi. Au revoir, petite sœur, et n’oublie pas de te faire bien belle pour recevoir ton fiancé. Le brave garçon mérite que nous lui soyons reconnaissants pour sa généreuse amitié. À dimanche prochain ! »

« Ton frère qui t’aime,
Jules Girard. »