Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/288

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mes, mon ami ! en face du malheur. Il y a probablement, d’ailleurs, exagération dans le compte-rendu de ce journal, et nous serons là ce soir pour la ranimer de notre présence.

Jules écoutait ces paroles de son ami sans paraître les comprendre, et Pierre le secoua par le bras en lui disant :

— Voyons, Jules ! voyons, mon ami ! il ne faut pas se laisser abattre ainsi par le désespoir. Avisons à ce que nous devons faire, en attendant le départ du convoi, ce soir, à six heures. Crois-tu qu’il soit possible de faire parvenir une dépêche télégraphique à Fall River, aujourd’hui ? Les bureaux sont généralement fermés le dimanche, mais essayons toujours. Voyons ! mon ami ! viens avec moi à la recherche d’un bureau de télégraphe.

Jules se leva machinalement pour accompagner son camarade, mais le pauvre garçon avait un air distrait qui faisait mal à voir. Pierre s’adressa à un " policeman  " qui le dirigea vers un hôtel voisin où se trouvait un bureau de télégraphe. Malheureusement, l’employé était absent et le bureau était fermé. On s’adressa inutilement ailleurs, et il fallut attendre avec impatience et dans une incertitude cruelle, le départ du train de six heures pour Fall River.