Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/290

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la famille Dupuis, et il se fit un devoir d’annoncer aux voyageurs la mort du pauvre Michel et l’accident dont Jeanne avait été victime.

— Et la jeune fille, demanda Pierre, vit donc encore ?

— Oui monsieur ! répliqua le cocher, et l’on m’a dit que le docteur l’avait déclarée hors de danger. C’est une bien brave fille que Jeanne Girard, et toute la population canadienne de Fall River fait des vœux pour sa guérison.

On était arrivé, et la voiture s’arrêta devant la porte d’une maison où plusieurs personnes causaient à voix basse. Monsieur Dupuis s’avança pour recevoir les voyageurs, car on savait qu’ils devaient arriver ce soir-là, et on les attendait avec une impatience facile à comprendre. Pierre et Jules n’eurent donc pas besoin de s’introduire au brave homme qui sanglotait en leur souhaitant la bienvenue :

— Nous savons tout ! M. Dupuis, s’empressa de dire Pierre, afin d’éviter de pénibles explications. Comment est Jeanne et comment sont vos autres enfants ?

— Jeanne repose pour la première fois depuis hier matin, et le docteur répond de sa vie. Mes autres enfants sont bien, je vous remercie.

On entra dans une salle où se trouvaient réunis