Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/291

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la mère et les enfants, et ce fut au milieu des sanglots, que l’on raconta aux voyageurs, les détails du funeste événement qui était venu apporter la désolation dans la famille. Madame Dupuis se trouvait dans un état pénible à voir, et les jeunes filles se groupaient autour de leur mère et essayaient vainement de lui faire entendre quelques paroles de consolation. On causait bas afin de ne pas troubler le sommeil de Jeanne qui reposait dans une chambre voisine.

— La pauvre fille nous a fait promettre de l’éveiller pour lui annoncer votre arrivée, dit Monsieur Dupuis en s’adressant à Jules et à Pierre, et ce n’est qu’à cette condition qu’elle a voulu prendre les médicaments que lui prescrivait le docteur, pour la calmer. Le docteur est là, et je vais le consulter pour savoir s’il serait prudent de la déranger.

— Veuillez dire au docteur, répondit Pierre, que le frère et le fiancé de la malade sont ici, et qu’ils désirent le voir pour un instant, avant d’aller plus loin.

On s’empressa d’obéir à ce désir, et le médecin sortit immédiatement en laissant la malade aux soins d’une visite qui se trouvait là. Il répondit aux nombreuses questions que lui firent Jules et Pierre, et il leur donna de nouveau l’as-