Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/292

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surance que Jeanne était hors de tout danger. Il avait très bien réussi à réduire les os luxés, et tout faisait prévoir une guérison prompte et satisfaisante. Il conseilla aux jeunes gens d’attendre quelques instants avant de se présenter devant la pauvre fille, et il annonça qu’il la préparerait lui-même à recevoir la bonne nouvelle.

Le docteur se rendit auprès de Jeanne et quelques moments plus tard il fit signe à Jules de s’approcher. Le jeune homme entra doucement dans la chambre, et il ne put retenir une exclamation de douleur, en voyant la figure pâle et défaite de sa sœur qu’il aimait tant. Il se baissa pour embrasser la jeune fille qui le regardait avec un air de joie inexprimable, et qui ne pût que murmurer ces paroles :

— Jules ! mon frère ! Jules

— Oui ! c’est moi, petite sœur : ton frère Jules qui t’aime toujours et qui est bien heureux de te revoir.

— Et Pierre ? où est Pierre ? demanda la jeune fille en regardant partout dans la chambre.

Le docteur fit signe à Pierre de s’avancer. Le jeune homme tremblait comme un enfant, lorsqu’il vint s’agenouiller auprès du lit et qu’il s’empara de la main droite de son amante pour y déposer un baiser respectueux.