Page:Beaugrand - La chasse-galerie, 1900.djvu/103

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simplicité raconta à sa mère ce qui s’était passé, et la vieille Marie Gallien trouva tout naturel que son fils eût choisi une bonne amie et qu’il pensât au mariage.

Tout le village fut bientôt dans le secret, car le dimanche suivant Macloune était parti de bonne heure dans son canot pour se rendre à la Petite Misère dans le but de prier Marichette de l’accompagner à la grand’messe à Lanoraie. Et celle-ci avait accepté sans se faire prier, trouvant la demande absolument naturelle puisqu’elle avait accepté Macloune comme son cavalier en recevant ses cadeaux.

Marichette se fit belle pour l’occasion. Elle mit sa robe à ramages et ses souliers français ; il ne lui manquait plus qu’un chapeau à plumes comme en portaient les filles de Lanoraie, pour en faire une demoiselle à la mode. Son oncle, qui l’avait recueillie, était un pauvre diable qui se trouvait à la tête d’une nombreuse famille et qui ne demandait pas mieux que de s’en débarrasser en la mariant au premier venu ; et autant, pour lui, valait Macloune qu’un autre.