Page:Beaugrand - La chasse-galerie, 1900.djvu/104

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il faut avouer qu’il se produisit une certaine sensation, dans le village, lorsque sur le troisième coup de la grand’messe Macloune apparut donnant le bras à Marichette. Tout le monde avait trop d’affection pour le pauvre garçon pour se moquer de lui ouvertement, mais on se détourna la tête pour cacher des sourires qu’on ne pouvait supprimer entièrement.

Les deux amoureux entrèrent dans l’église sans paraître s’occuper de ceux qui s’arrêtaient pour les regarder, et allèrent se placer à la tête de la grande allée centrale, sur des bancs de bois réservés aux pauvres de la paroisse.

Et là, sans tourner la tête une seule fois, et sans s’occuper de l’effet qu’ils produisaient, ils entendirent la messe avec la plus grande piété.

Ils sortirent de même qu’ils étaient entrés, comme s’ils eussent été seuls au monde et ils se rendirent tranquillement à pas mesurés, chez Marie Gallien où les attendait le dîner du dimanche.

― Macloune a fait une « blonde ! » Macloune va se marier !