Page:Beaugrand - La chasse-galerie, 1900.djvu/110

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― Oui ! mosieur curé.

― Il n’y faut pas penser, mon pauvre Maxime. Tu n’as pas les moyens de faire vivre une femme. Et ta pauvre mère, que deviendrait-elle sans toi pour lui donner du pain !

Macloune, qui n’avait jamais songé qu’il put y avoir des objections à son mariage, regarda le curé d’un air désespéré, de cet air d’un chien fidèle qui se voit cruellement frappé par son maître sans comprendre pourquoi on le maltraite ainsi.

― Eh non ! mon pauvre Maxime, il n’y faut pas penser. Tu es faible, maladif. Il faut remettre cela à plus tard, lorsque tu seras en âge.

Macloune atterré ne pouvait pas répondre. Le respect qu’il avait pour le curé l’en aurait empêché, si un sanglot qu’il ne put comprimer, et qui l’étreignait à la gorge, ne l’eut mis dans l’impossibilité de prononcer une seule parole.

Tout ce qu’il comprenait, c’est qu’on allait l’empêcher d’épouser Marichette et dans sa naïve crédulité il considérait l’arrêt comme fatal. Il jeta un long regard de