Page:Beaugrand - La chasse-galerie, 1900.djvu/111

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reproche sur celui qui sacrifiait ainsi son bonheur, et sans songer à discuter le jugement qui le frappait si cruellement, il partit en courant vers la grève qu’il suivit, pour rentrer à la maison, afin d’échapper à la curiosité des villageois qui l’auraient vu pleurer. Il se jeta dans les bras de sa mère qui ne comprenait rien à sa peine. Le pauvre infirme sanglota ainsi pendant une heure et aux questions réitérées de sa mère ne put que répondre :

― Mosieur curé veut pas moi marier Maïchette. Moi mourir, maman !

Et c’est en vain que la pauvre femme, dans son langage baroque, tenta de le consoler. Elle irait elle-même voir le curé et lui expliquerait la chose. Elle ne voyait pas pourquoi on voulait empêcher son Macloune d’épouser celle qu’il aimait.


V


Mais Macloune était inconsolable. Il ne voulut rien manger au repas du soir et aussitôt l’obscurité venue, il prit son aviron et se dirigea vers la grève, dans l’intention de traverser à la Petite Misère pour y voir Marichette.