Page:Beaugrand - La chasse-galerie, 1900.djvu/139

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― Vous connaissez le père Louison depuis longtemps et vous lui avez donné le nom de Louis Vanelet, ce matin, à l’audience.

― C’est vrai, monsieur le juge, répondit le voyageur sans hésiter.

― Dites-nous alors, où, quand et comment, vous avez fait sa connaissance ?

― Oh ! il y a longtemps, bien longtemps. C’était au temps de mon premier voyage à la Gatineau. Nous faisions chantier pour les Gilmour et Louis Vanelet et moi nous bûchions dans le même camp. C’était un bon travaillant, un bon équarisseur et un bon garçon. Tout le monde aimait surtout à lui entendre raconter des histoires, le soir, autour de la cambuse. Un jour, une escouade de travailleurs nous arriva pour partager notre chantier et il y en avait un parmi les nouveaux arrivants qui connaissait Vanelet et qui venait de la même paroisse que lui, aux environs de Montréal. Ils se saluèrent à peine et il était évident qu’il y avait eu gribouille entr’eux. Rien d’extraordinaire ne vint