Page:Beaugrand - La chasse-galerie, 1900.djvu/98

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reuse courait par les rues en poussant des cris de bête fauve et en s’arrachant les cheveux. Il faut avoir vu des Sauvages sous l’influence de l’alcool pour se faire une idée de ces scènes vraiment infernales. C’est dans une de ces occasions que la sauvagesse avait voulu forcer la porte de la maisonnette de Marie Gallien et qu’elle avait maudit la pauvre femme, à demi-morte de peur, qui avait refusé de la laisser entrer chez elle.

Et l’on croyait généralement au village que c’était la malédiction de la sauvagesse qui était la cause de la laideur de ce pauvre Macloune. On disait aussi, mais sans l’affirmer catégoriquement, qu’un quéteux de St-Michel de Yamaska qui avait la réputation d’être un peu sorcier, avait jeté un autre sort à Marie Gallien parce que la pauvre femme n’avait pu lui faire l’aumône, alors qu’elle était elle-même dans la plus grande misère, pendant ses relevailles, après la naissance de son enfant.


II


Macloune avait grandi en travaillant, se rendant utile lorsqu’il le pouvait et toujours