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Page:Beaulieu - Contes d une mere a sa fille.djvu/85

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la recouvrer. Ce fut pour elle un bonheur, puisque l’abandon où elle laissait sa fille, eût rempli ses derniers momens de douleurs et d’amertume.

Madame Gélin, propriétaire de la maison, était une femme de soixante-dix ans ; son revenu très borné ne suffisait à ses besoins qu’au moyen de la plus sévère économie. Elle estimait ses locataires ; elle admirait surtout la modestie de la jeune fille ; son assiduité au travail et l’égalité de son humeur. Elle fut pénétrée de la perte qu’elle venait de faire, et s’empressa de venir partager sa douleur, et lui offrir tous les secours que les circonstances exigeaient. La pauvre Clémentine, absorbée par le sentiment de son malheur, paraissait aussi inanimée que le corps qu’elle pressait dans