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Page:Beaulieu - Contes d une mere a sa fille - volume 2.djvu/16

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du talent pour la poésie ; elle faisait de mauvais vers, qui en promettaient de bons lorsque son goût serait formé, et qu’elle aurait étudié les règles. On la trouvait toujours un livre ou une plume à la main, jamais l’aiguille ni la navette. La couture, la broderie, la dentelle, étaient pour elle des occupations ennuyeuses et insupportables. À treize ans, Rosa ne cas que de l’esprit ; passait la moitié de sa vie à orner son esprit, et l’autre à montrer son esprit. Elle se liait indistinctement avec toutes sortes de personnes, pourvu quelles fussent spirituelles, qu’elles sussent parler littérature, et deviner des énigmes. Elle ne pouvait soutenir un quart d’heure de conversation avec des femmes ordinaires, qui ne s’entretiennent communément que de leur