Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/100

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

voix. Ah ! volontiers… que le comte Almaviva, qui restait à la grande place…

BARTHOLO, effrayé. Parlez bas ; parlez bas !

LE COMTE, plus haut… en est délogé ce matin. Comme c’est par moi qu’il a su que le comte Almaviva…

BARTHOLO. Bas ; parlez bas, je vous prie.

LE COMTE, du même ton… était en cette Ville, et que j’ai découvert que la signora Rosine lui a écrit…

BARTHOLO. Lui a écrit ? Mon cher ami, parlez plus bas, je vous en conjure ! Tenez, asseyons-nous, et jasons d’amitié.

Vous avez découvert, dites-vous, que Rosine…

LE COMTE, fièrement. Assurément. Bazile, inquiet pour Vous de cette correspondance, m’avait prié de vous montrer sa lettre ; mais la manière dont vous prenez les choses…

BARTHOLO. Eh ! mon Dieu ! je les prends bien. Mais ne vous est-il donc pas possible de parler plus bas ?

LE COMTE. Vous êtes sourd d’une oreille, avez-Vous dit.

BARTHOLO. Pardon, pardon, seigneur Alonzo, si Vous m’avez trouvé méfiant et dur ; mais je suis tellement entouré d’intrigants, de pièges… ; et puis votre tournure, votre âge, votre air… Pardon, pardon. Eh bien ! vous avez la lettre ?