Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

V

LE COMTE, FIGARO, enveloppé d’un manteau, paraît à la fenêtre

FIGARO parle en dehors. Quelqu’un s’enfuit : entrerai-je ?

LE COMTE, en dehors. Un homme ?

FIGARO. Non.

LE COMTE. C’est Rosine, que ta figure atroce aura mise en fuite.

FIGARO saute dans la chambre. Ma foi, je le crois… Nous voici enfin arrivés, malgré la pluie, la foudre et les éclairs.

LE COMTE, enveloppé d’un long manteau. Donne-moi la main.

(Il saute à son tour.) A nous la victoire !

FIGARO jette son manteau. Nous sommes tout percés. Charmant temps, pour aller en bonne fortune ! Monseigneur, comment trouvez-vous cette nuit ?

LE COMTE. Superbe pour un amant.

FIGARO. Oui ; mais pour un confident ?… Et si quelqu’un allait nous surprendre ici ?

LE COMTE. N’es-tu pas avec moi ? J’ai bien une autre inquiétude : c’est de la déterminer à quitter sur-le-champ la maison du tuteur.