Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/187

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 boutons d’argent, la jupe de
couleur tranchante, et une toque noire à plumes sur la tête. Il sera
celui des autres paysannes de la noce.

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CHÉRUBIN. Ce rôle ne peut être joué, comme il l’a été, que par une jeune
et très-jolie femme ; nous n’avons point à nos théâtres de très-jeune
homme assez formé pour en bien sentir les finesses. Timide à l’excès
devant la Comtesse, ailleurs un charmant polisson, un désir inquiet et
vague est le fond de son caractère. Il s’élance à la puberté, mais sans
projet, sans connaissances, et tout entier à chaque événement : enfin il
est ce que toute mère, au fond du cœur, voudrait peut-être que fût son
fils, quoiqu’elle dût beaucoup en souffrir.

Son riche vêtement aux premier et second actes, est celui d’un page de
cour espagnol, blanc et brodé d’argent, le léger manteau bleu sur
l’épaule, et un chapeau chargé de plumes. Au quatrième acte, il a le
corset, la jupe et la toque des jeunes paysannes qui l’amènent. Au
cinquième acte, un habit uniforme d’officier, une cocarde et une épée.

BARTHOLO. Le caractère et l’habit comme dans le Barbier de Séville ; il
n’est ici qu’un rôle secondaire.

BAZILE. Caractère et vêtement comme dans le Barbier de Séville. Il
n’est aussi qu’un rôle secondaire.

BRID’OISON doit avoir cette bonne et franche assurance des bêtes qui
n’ont plus leur timidité. Son bégaiement n’est qu’une grâce de plus, qui
doit à peine être sentie ; et l’acteur se tromperait lourdement, et
jouerait à contre-sens, s’il y cherchait le plaisant de son rôle. Il est
tout entier dans l’opposition de la gravité de son état au ridicule du
caractère ; et moins l’acteur le chargera, plus il montrera de vrai
talent.

Son