Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/284

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 fils le cadet,
qui est un bien joli enfant, je m’en vante.

BRID’OISON.

Oui, c’est le plus jo-oli de tous. On dit que tu-u fais ici des tiennes ?

FIGARO.

Monsieur est bien bon. Ce n’est-là qu’une misère.

BRID’OISON.

Une promesse de mariage ! A-ah ! le pauvre benêt !

FIGARO.

Monsieur…

BRID’OISON.

A-t-il vu mon-on secrétaire, ce bon garçon ?

FIGARO.

N’est-ce pas Double-main, le greffier ?

BRID’OISON.

Oui, c’est qu’il mange à deux rateliers.

FIGARO.

Manger ! je suis garant qu’il dévore. Oh que oui, je l’ai vu, pour
l’extrait et pour le supplément d’extrait ; comme cela se pratique, au
reste.

BRID’OISON.

On-on doit remplir les formes.

FIGARO.

Assurément, Monsieur : si le fond des procès appartient aux plaideurs, on
sait bien que la forme est le patrimoine des tribunaux.

BRID’OISON.

Ce garçon-là n’è-est pas si niais que je l’avais cru d’abord. Hé bien,
l’ami, puisque tu en sais tant ; nou-ous aurons soin de ton affaire.

FIGARO.

Monsieur, je m’en rapporte à votre équité, quoique vous soyez de notre
justice.

BRID’OISON.