or promis pour le
rachat du droit que je n’ai plus sur le délicieux moment que tu
m’accordes. Mais comme la grâce que tu daignes y mettre est sans prix,
j’y joindrai ce brillant, que tu porteras pour l’amour de moi.
LA COMTESSE, une révérence.
Suzanne accepte tout.
FIGARO, à part.
On n’est pas plus coquine que cela.
SUZANNE, à part.
Voilà du bon bien qui nous arrive.
LE COMTE, à part.
Elle est intéressée ; tant mieux.
LA COMTESSE regarde au fond.
Je vois des flambeaux.
LE COMTE.
Ce sont les apprêts de ta noce : entrons-nous un moment dans l’un de ces
pavillons pour les laisser passer ?
LA COMTESSE.
Sans lumière ?
LE COMTE l’entraîne doucement.
À quoi bon ? nous n’avons rien à lire.
FIGARO, à part.
Elle y va, ma foi ! je m’en doutais. (il s’avance.)
LE COMTE grossit sa voix en se retournant.
Qui passe ici ?
FIGARO, en colère.
Passer ! on vient exprès.
LE COMTE, bas à la Comtesse.
C’est Figaro !… (il s’enfuit.)
LA COMTESSE.
Je vous suis.
(Elle entre dans le pavillon à sa droite, pendant que le Comte se
perd dans le bois, au fond.)
SCÈNE
Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/343
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