IV
BARTHOLO, ROSINE
BARTHOLO, en colère. Ah ! malédiction ! l’enragé, le scélérat corsaire de Figaro ! Là, peut-on sortir un moment de chez soi sans être sûr en rentrant… ?
ROSINE. Oui vous met donc si fort en colère, Monsieur ?
BARTHOLO. Ce damné barbier qui vient d’écloper toute ma maison en un tour de main : il donne un narcotique à L’Éveillé, un sternutatoire à La Jeunesse ; il saigne au pied Marceline ; il n’y a pas jusqu’à ma mule… Sur les yeux d’une pauvre bête aveugle, un cataplasme ! Parce qu’il me doit cent écus ; il se presse de faire des mémoires. Ah ! qu’il les apporte !… Et personne à l’antichambre ! On arrive à cet appartement comme à la place d’armes.
ROSINE. Et qui peut y pénétrer que vous, Monsieur ?
BARTHOLO. J’aime mieux craindre sans sujet que de m’exposer sans précaution. Tout est plein de gens entreprenants, d’audacieux… N’a-t-on pas, ce matin encore, ramassé lestement votre chanson pendant que j’allais la chercher ? Oh ! je…
ROSINE. C’est bien mettre à plaisir de l’importance à tout !
Le vent peut avoir éloigné ce papier, le premier venu, que sais-je ?
BARTHOLO. Le vent, le premier venu !… il n’y a point de