Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


L’ÉVEILLÉ, continuant de bâiller. Est-ce que c’est quelqu’un donc, monsieur Figaro ? Aah, ah…

BARTHOLO. Je parie que le rusé s’entend avec lui.

L’ÉVEILLÉ, pleurant comme un sot. Moi… Je m’entends !…

LA JEUNESSE, éternuant. Eh mais, Monsieur, y a-t-il… y a-t-il de la justice ?…

BARTHOLO. De la justice ! C’est bon entre vous autres misérables, la justice ! Je suis votre maître, moi, pour avoir toujours raison.

LA JEUNESSE, éternuant. Mais, pardi, quand une chose est vraie…

BARTHOLO. Quand une chose est vraie ! Si je ne veux pas qu’elle soit vraie, je prétends bien qu’elle ne soit pas vraie.

Il n’y aurait qu’à permettre à tous ces faquins-là d’avoir raison, vous verriez bientôt ce que deviendrait l’autorité.

LA JEUNESSE, éternuant. J’aime autant recevoir mon congé.

Un service terrible, et toujours un train d’enfer !

L’ÉVEILLÉ, pleurant. Un pauvre homme de bien est traité comme un misérable.

BARTHOLO. Sors donc, pauvre homme de bien ! (Il les contrefait.) Et t’chi et t’cha ; l’un m’éternue au nez, l’autre m’y bâille.

LA JEUNESSE. Ah, Monsieur, je vous jure que, sans Mademoiselle,