Page:Beaumarchais - Œuvres choisies Didot 1913 tome 1.djvu/156

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

I20 ESSAI SUR LE GENRE

« vrages? La facililé de la px-ose dégoûtera nos jeu.» « nés gens du travail pénible des vers , et notre « théâtre retombera liientôt dans la barbarie , d'où a nos poètes ont eu tant de peine à le tirer. Ce n'est «pas que quelques unes de ces pièces ne m'aient « attendri , je ne sais comment , mais c'est qu"il se- « roit affreux qu'un, pareil genre prît ; outre qu'il M ne convient point du tout à notre nation , chacun « sait ce qu'en ont pensé des auteurs célèbres, dont « l'opinion faif autorité. Ils l'ont proscrit comme « un genre ég::lement désavoué de Melpomene et de « Thalie. Faudra-t-il créer une mlise nouvelle pour « présidera ce cothurne trivial, à ce comique échas- « sé.^ ïragi-comédie , tragédie bourgeoise , comédie «larmoyante, on ne sait qnel nom donner à ces a productions monstrueuses ! Et qu'un chétif auteur « ne vienne pas se targuer des suffrages momenta- n nés du public! juste salaire du travail et du ta- « lent des comédiens...! Le public ! Qu'est-ce encore o que le public . Lorsque cet être collectif vient à « se dissoudre, que les parties s'eu dispersent, que « reste-t-il pour loudement de l'opinion générale, « sinon celte de chaciue individu , dont les plus <t éclairés ont une influence naturelle sur les autres « qui les ramené tôt ou tard à leur avis. 7)'où l'on a voit que c'est au jugen)pnt du petit nombre, et « non à celui de la multitude qu'il faut s'en rap- « porter. »

C'est assez : osons répondre à ce torrent d'objec- tions , que je n'ai affoiblies , ni fardées en les rap- portant. ( onimencous par nous rendre notre juge favorable , en défendant ses droits. Quoi qu'en di- sent les censeurs , le public assemblé n'en e.st pas moins le seul juge des ouvrages destinés à l'amuser, tous lui sont également soumis ; et vouloir arrêter les efforts du génie dans la création d'un nouveau

�� �