Page:Beaumarchais - Œuvres choisies Didot 1913 tome 1.djvu/155

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DRAMATIQUE SÉRIEUX. 119 siounées ; mais je ne relèverai que celles qui frap- pent directement snrle f;eure dans lequel je me suis plu à travailler , parceque c'est le seul point qui puisse intéresser aujourd'hui le publie. Je m'iin- j)ose à jamais silence sar les personnalités. Juin do- lor in inorem itenit meus ( Ovid. ). Je laisserai de même sans réponse tout ce qu'on a dit contre l'ou- vrage , persuadé que le plus grand honneur qu'où ait pu lui faire , après celui de s'en amuser au théâ- tre , a été de ne pas le juger indigne de toute cri- tique.

Et que l'on ne croie pas que je me pare ici d'une fausse modestie. Mon sang-froid , sur la censure rigoureuse de la première représentation , ne par- toit ni d'indifférence , ni d'orgueil ; il fut le fruit de ce raisonnement qui me parut net et sans répli- que : si la critique est judicieuse , l'ouvrage n'a donc pu l'éviter : ce n'est point le cas de m'en plaindre, mais celui de le rectifier au gré des censeurs , ou de l'abandonner tout-à-fait. Si quelque animosité se- crète échauffe les espiils, j'ai deux, motifs de tran- quillité pour UEU "Voudrois-je avoir moins bien fait aa prix de fermer la bouche à l'envie .et pour- rois -je me flatter de la désarmer quand je ferdls mieux?

J'ai vu des gens se fâcher de bonne foi , de voir que le genre dramatique sérieux se faisoit des par- tisans. » Un genre équivoque , disoient-ils , on ne n sait ce que c'est : qu'est-ce qu'une pièce dans la- « quelle il n'y a pas le mot pour rire , où cinq mor- « tels actes de prose traînante, sans sel comique, ' sans maximes , sans caractères . nous tiennent sas- « pendus au fil d'un événement romanesque , qui •< n'a souvent pas plus de vraisemblance que de réa-

  • lité .•• N'est-ce pas ouvrir la porte à la licence , et

« favoriser la paresse , que de souffrir de tels ou-

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