Page:Beaumarchais - Œuvres choisies Didot 1913 tome 1.djvu/177

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DRAMATIQUE SERIEUX. i.'.i ne puisse s'empêcher de trembler pour sa raison et pour sa vie.

Le comte de Clarendon , amoureux d'Eugénie , mais emporté par l'ambition , désirera cacher, sous des apparences trompeuses , la perlîdie que cette passion lui fait faire à sa maîtresse; son amour prêt à le trahir, et les incidents de cette soirée, le met- tront sans cesse au poijit d'être démasqué. Lorsque la tendresse, le repentir et l'honneur le ramèneront anx pieds d'Eugénie, il ne rencontrera par-tout que hauteurs, duretés, et refus; ainsi sa situation, tou- jours opposée à son caractère et à son intérêt , le troublera sans relâcLe d'un bout à l'antre du ro- man.

Le baron Hartley, bon père, mais homme vio- lent, voudra faire approuver à madame Murer l'éta- Llissement quil a projeté pour Eug.'nie; mais il ne trouvera dans sa lille, que silence et douleur, dans sa sœur, qu'aigreur et emportements. Aussitôt qu'il saura qu'Eugénie est femme du comte de Clarendon , aussitôt que son amour j)0ur elle l'aura porté à lui pardonner son mariage . à le ratifier même, il ap- prendra que tout n'est qu'une horrible fausseté : fu- rieux , il voudra se venger ; ses mesures seront rom- pues ; il confiera cette vengeance à son lîls , lève-, nement du combat le rendra plus malheureux qu'il n'étoit : ainsi, le faisant passer sans cesse de la co- lère à la douleur, et de la doiileur au désesiioir, j'au- rai rempli à son égard la tâche que je me suis imposée sur tous les personnages.

Madame Murer, fiere, despotique, imprudente, et croyant avoir tout fait pour assurer le bonheur de sa nièce, éprouvera , par les soupçons d'Eugénie, par l'éloignement obstiné de son frère, et par les discours peu mesurés du Capitaine , une contrariété mortifiante pour son orgueil. A peine l'aveu d'Eu^

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