Page:Beaumarchais - Œuvres choisies Didot 1913 tome 1.djvu/25

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SUR BEAUMARCHAIS. xix

tice ( à Bégearss ) , elle baisse les yeux. Ce jeu de figure , indiqué par l'auteur lui-raèine, prouve que le Comte est dans le secret de la liaison de Suzanne avec Bégearss, et ce secret est assez facilement saisi à la représentation par les spectateurs. Peut-être entroit-ii dans ce système de moi alité profonde et iOMc7(r7«ie,dont Beauîuarcbais parle à cLaque instant, d'établir que les feiames les plus vertueuses et les plus sages Unissent toujours par avoir quelque foi- blesse: cela est loin de ce genre honnête où il n'ad- meltoit i(ue des femmes irréprochables. Figaro , au coniraire, lyinde s'être perverti, a beaucoup gagné du côté de la morale : sa probité et sa délicatesse , que je n'aurois pas voulu cautionner à Séville et au cbàteau d'Aguas-rrescas , iuspirent toute confiance à Paris ; il est rempli pour ses maîtres d'un zèle ar- dent et désintéressé , qui ne peut être égalé que par sa haine pour les fripons et les traîtres. Mais com- bien il a perdu sous le rapport des agréments et de l'esprit; Comme cet animal domestique qui , dans son enfance, nous amuse par sa légèreté , sa sou- plesse et sa grâce , et qui , devenu vieux , sommeille tristement au coin de notre foyer , et ne retrouve quelquefois son agilité que pour obéira cet instinct qui r.inime contre d'autres hal)itants incommodes de nos maisons; ce même l'igaro , plein de feu, d'espièglerie et de gentillesse dans ses jeunes an- nées, est devenu, en vieillissant, lourd , sombre,

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