Page:Beaumarchais - Œuvres choisies Didot 1913 tome 1.djvu/252

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2Hi EUGENIE.

LE COMTE, moins ferme.

Daignez revenir sur le passé, et jugez vous-même : comment se pnurroit-il... ?

MADAME MUR E R , rexaminant. Vous vous troublez...

r,E nOMTE , troublé. Si je ne suis paji cru, j'aurai pour moi... j'invo- cjUurai les bontés de ma chère Eugénie.

MADAME MURER, froidement. Pourquoi u'osez-vous l'appeler votre femme?

EUGÉNIE, outrée , à elle-même. Qui m'auroit dit que mon indignation piit s'ac»- croitre encore!

I.E COMTE , absolument déconcerté. En véiité, madame, je ne conçois rien à ces étranges discours.

MADAME MURER, avec fureur. Démens donc, vil corrupteur, le témoignage de tes odieux complices ; démens celui de ta conscience, qui imprime sur ton front la difformité du crime confondu : lis. (Elle lui donne la lettre de Williams. Le Comte la lit. Madame Murer le regarde avec attention pen- dant qu'il lit.)

I, K COMTE, avant lu , à part. Tout est connu.

MADAME MURER.

■ Il reste anéanti.

LE COMTE, hésitant. .le le suis en effet;* t je dois m'accuser puisque toute» les apparences me condamnent. Oui, je suis couj)a- ble. La frayeur de vous perdre , et la crainte d'un oncle trop puissant, m'ont fait commettre la faute de m'assurer de vous par des voies illégitimes ; mais je jure de tout réparer.

MADAME M U R E R , à part.

Et plutôt que tu ne crois.

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