Page:Beaumarchais - Œuvres choisies Didot 1913 tome 1.djvu/28

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<< pensée , un seul mot dont la pudeur icéme des « petites loges eût à s'alarmer ^ ; et il ajoiitoit : « C'est bien quelque chose dans un siècle où l'h-vpo- « crisie de la décence tst poussée aussi loin que le " relâchement des mœurs «. Apparemment il se lassa de respecter l'/f^/>ocm/e c/e la décence, et, déses- pérant de corriger le relâchement des m<rifrs, il voulut y conformer son langage. La chose fut très tien prise, et ce siècle écouta des discours indé- cents, fout aussi volontiers que s'il a^oit en des mœurs pins pures. Depuis les graveleuses plaisan- teries d'Hauteroche et de Montileury, on n'avoit ceiiainemeut rien entendu sur la scène fran<'oise d'anssi leste que certains traits du Mariage de Fi- garo. Quant aux situations , la plupart retracent des entreprises galantes et libertines qu'à la vérité les personnages ne mettent pas à fiu , mais que l'imagi- nation des spectateurs achevé sans peine. Le rôle entier du jeune page étoit seul fait pour réveiller les idées les plus sensuelles, exciter les émotions les plus voluptueuses.

Une autre cause bien avérée et bien puissante du plaisir qu'on éprouvoil à cette pièce , Vest la har- diesse avec laquelle l'auteur parloit de toutes les institutions existantes. On les avoit attaquées daus mille ouvrages plus ou moius publics et tolérés ; ou les avoit frondées plus ou moins vivement dans tous les cercles de la cour et de la ville ; mais jusque-là

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