Page:Beaumarchais - Œuvres complètes, Laplace, 1876.djvu/574

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cet affreux procès m’a fait au moins un bien, en me mettant à même de rétrécir mon cercle, de discerner mes vrais amis de mes frivoles connaissances.

Quant à vous, mes concitoyens, qui prenez parti contre moi pour deux fourbes dans cette affaire, quel mal vous ai-je fait à tous ? En égayant mes courts loisirs, n’ai-je pas contribué à l’amusement des vôtres ? Si ma gaieté contriste des méchants, quel rapport y a-t-il entre ces gens et vous, avec qui je me complais à rire ? Vous savez tous, ô mes concitoyens, qu’il n’est rien d’aussi bas que la basse littérature. Quand un homme s’est bien prouvé qu’il n’est bon à rien dans ce monde, s'il se sent le pouvoir de braver mépris et Bicêtre, il se fait libelliste, feuilliste, affichiste et menteur public. L’affreuse calomnie n’est qu’un vain mot pour lui, s’il parvient à faire imprimer ses pamphlets en esquivant la geôle ; et, sauf tous les affronts qui poursuivent son vil emploi, il est heureux dans son grenier : m’injuriant lâchement dans le monde, où ils savent que je ne vais plus ; m’implorant en secret chez moi, quand ils peuvent forcer ma porte : voilà, voilà les gens que Kornman salarie !

Et les auteurs de ces libelles, les imprimeurs et les ordonnateurs, tous sont connus, tous seront poursuivis. Ce qu’il y a de plus vil à Paris, dirigé par ces deux méchants, depuis deux ans écrit, poignarde par derrière les plaideurs et les magidtrats. Ce désordre est porté si loin, qu’il n’est pas un seul citoyen qui ne doive frémir des horreurs auxquelles le plus léger procès peut soumettre son existence. L’ordre public est trop intéressé à ce que de tels excès soient punis et soient réprimés, pour que les magistrats ne sévissent point, dans leur arrêt, contre les noirs instigateurs de tant de lâches calomnies.

Ce Bergasse, inconnu, sans état, -ans métier, même sans domicile, s’amalgamanl à tout ce qui fait bruit : après avoir traite son bienfaiteur Mesmer comme un dieu, puis comme un scéléral ; après avoir traité Deslon comme un confrère, et puis comme un escroc ; après avoir dévoué, dans ses fureurs, MM. Franklin, Bailly, et autres comiiommés par Sa Majesté pour juger ce fou magnétistrii ; après les avoir dévoués, dis-je, à l’exécration de la postérité la plus reculée, parc qu’ils ont dévoilé les mystères de celle doctrine ; i i être fait insolemment graver sous 1 :mblème don génie couronné qui forge el va lancer des foudres, et - être proclamé lui menu i i plus stupide vanité, le sauveur de la Fram e, el l’a iir osé imprimer lors du retour des magistrats, parce qu’il avait écrit quelques lignes fou dans un momenl où l’opinion publique, partoul n rtemeul prononcée, avail déjà ruiné le système ministériel ; après s’être bien pavané, comme la mouche du coi lu , en disant :

J’ai laul fait qu’à la fin mi i <eits 1 in la plaine ; ce noirb tll i, vient dejui

qu’il s’attachait ,’i Kornman... malheureux Lao- (■’."•II ! toi ni tes deux enfants n’espérez plu- fuir le reptile qui vous a si bien enlae ] vous restera quelque peu de fortune qu’il se délai lie. l le suivrai partout, dil les exils, dans les prisons ! Digne Orcslc d’un tel Pylade, on n’est point étonné qu’il se dévoue à loi. Quel affreux Pylade, en effet, est plus di I !

Signé Caeon oe Beaum vri h us.

M c Pelletier, procurt w .

ADDITION PRÉCIPITÉE

Ce mémoire était imprimé, j’allais le remettre à s, lorsqu’un libelle atroce vient d’être lancé contre moi dans le monde. Sous prél qu’ils ont citées à ’

est livrée aux outrage I lomnieux.Là.une lettre supposée se trouve rapportée en note con me m’ayant été écrite. Ils sont aveuglés à tel point par la fureur qui les domine, qu’ils ne s’aperçor el pas même du contre-sens absurde qu’une telle lettre, la supposant écrite à moi, ne me fût jamais parvenue, el pût se rencontrer, après trente-tr us ans, entre les mains d’un autre. Ce n’esl plus discuter qu’il faut, n ai demandi r la punition de si ix attentats.

A l’instant même j’ai présenté n piête au parle* ment, portant plainte, non-seule al contre les ailleurs, imprimeurs el di Iributeurs de cet infâme écrit, mais contre ceux qui leur onl vendu des lettres cotées et parafées appartenantes à ui inventaire clos, achevé depuis plu ; de tr dont ils se soui permis de faire un aussi cri abus.

Et, pourmontrer quelle confiance est dm atroces calomnies, j’ai remis à M, l’avocat général les trois arrêts de la cour qui, après dix années de vexations outrées, onl déclaré lesAubertin, comme héritii rs de ma l’en i me leur sieur, mes débiteurs de sommes plus ferles que toute leur existence actuelle ne leur permettait d’acquitter. Le dernier de ces trois arrêts, au rapport de M. Titon, est un chef-d’œuvre de discussion, d bal im e d intérêts, de compensation, de clarté, de justice. J’ai joinl à ces arrêts des lettres de ces héritiers que le hasard m’a fail retrouver, à défaul d’une foule d’autres perdue I Iles ils m’implorèrent quand ils se virent condamnés. Et ce ne sonl point là des lettres • uppo ées, controu volées, dont le vrai sens puisse être détourné. Le repentir el la prière , montrent dans toute leur eue : j’ai joint aux arrêts, à ces let'rc >, I is ai les