Page:Beaumarchais - Œuvres complètes, Laplace, 1876.djvu/692

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

compte en règle, afin que cette affaire entamée entre nous ne languisse pas davantage. »

La Comédie, touchée de mes égards, et surtout des soins que je me donnais pour lui en épargner beaucoup, me répondit, le 1er  février 1777, en ces termes :

« Monsieur, la Comédie n’a d’autres désirs que de vous rendre la plus exacte justice et de faire les choses de la manière la plus régulière et la plus honnête.

« Pour y parvenir, elle a assemblé messieurs les avocats de son conseil, qui ont bien voulu se charger, avec quatre commissaires de la société, d’examiner chacun de vos chefs de demande. Dès qu’ils auront pris un parti définitif, la Comédie aura l’honneur de vous en faire part.

« Nous sommes, etc. »

Assembler tout un conseil d’avocats, el des commissaires lires du corps de la Comédie, pour consulter si l’on devait ou non m’envoyer un bordereau exact et signé de mes droits d’auteur sur les représentations de ma pièce, me parut un préalable assez étrange. Mais enfin, résolu de porter la douceur et les égards aussi loin qu’on pouvait l’espérer d’un ami du bon ordre et delà paix, j’envoyai au Courrier de F Europe le désaveu d’un mécontentement qu’on m’y supposait, des comédiens, dans un paragraphe assez dur pour eux ; et je leur adressai à eux-mêmes, le 8 février 1777, la lettre suivante pour les en prévenir, en y joignant mon désaveu publie :

ti Je mus avec déplaisir, messieurs, que votre ii lenteurs régler notre compte éveille vos enne. mis el les mel en campagne. Un paragraphe du u Courrier de l’Europe, que je vous envoie, indique ci assez qu’on veut user de ce prétexte et de mon u nom peur vous maltraiter dans les papiers pu, i blics.

ii II ne me sera plus reproché, messieurs, d’en■ Iretenir cette erreur f ste a votre réputation ii même, par un silence qui pourrait être pris pour Un tacite aveu de ma part,

•i Ne m’étant plaint encore à personne de votre ii lenteur, qui sans doute est l’effet de l’exactitude el de— précautions que vous mettez à la rédaction de notre compte, je désapprouve infiniment les libertés qu’on se permel à cet égard dans le Courrier de l’Europe, et je me hâte de vous envoyer la copie du désaveu que j’en viens d’écrire a son rédacteur à Londres 1.

. i Au rédacteur du Coiumui de l’Euiiope. ■ Paris, S révrier 1777.

i, li— désavoue, monsieur, l’intention i|ui m’est prêtée,’Lins votre dernier Courrier, de démasquer et de confondre les corn diens français sur rntrmrr infidélité ni mauvaise foi reconnue dans le compte qu’ils me rendent de mes pièces de théâtre : |o parce que

e compte, qui m’avait été remis sans signature, et qucj’ai renvoyé,

" Plus je me rends sévère au règlement due » compte qui interesse également la fortune des .1 auteurs et l’honneur.les comédiens, moins je « puis souffrir que des esprits inquiets ou turbulents donnent au public d’aussi fausses notions [i de votre probité, ni qu’ils traduisent insidieuse(i nient devanl lui cette affaire particulière, i nlamée avec autanl d’honnêteté de ma part que .1 j’espère y rencontrer de lionne foi de la vôtre. » C’est dans ces sentiments que j’ai l’honneur ii d’être, i n attt ndani tmjow — l tat ci rtifié qu< i ous « dt i ez me n m oyi r, votre, etc. » Les comédiens, louches encore une fois de n. procédés, voulurent bien m’en l’aire ainsi leurs remercîments, le I i— février 1777: .1 Monsieur, nous avons reçu la lettre que vous « nous avez l’ait l’honneur de nous écrire le 9 du ii courant, ainsi que le désaveu que vous écrivez « à l’auteur du Cou mi i de /’£ » /■.— ;,.., |<uil, , , ,.; . .. vous renvoyons le n° 27.

• i Vous êtes bien bon, monsieur, de vouloir réfuii ter les sottises d’un gazetier, qui, pour amuser ii les oisifs, va recueillant les anecdotes, vraies ou fausses, qu’il peut ramasser. Nous n’en sommes ■i pas moins reconnaissants Ae ce que votre désaveu contient d’obligeant et d’honnête pour non-, « et nous nous en taisons nos sincères remercîii ments.

n A l’égard de la lenteur dont vous paraissez u vous plaindre, soyez persuade, monsieur, quel ! ■ ii u est pas volontaire de noire part. H s’agit tou" jours d’assembler notre conseil ; et la circonsii lance du carnaval, jointe au service que nous •i sommes obligés de faire à la cour el à laville, a i. empêché jusqu’ici la fréquente reunion des ii différentes personnes qui doivent s’occuper de .i cette affaire.

u Nous avons l’honneur, etc. »

Je conclus de celte lettre que la Comédie était conteuie de moi, mais que le carnaval lui paraissait un mauvais temps pour s’occuper d’affaires. Laissant donc danser en paix les comédiens et les avocats, leur conseil, j’attendis patiemment jusqu’à la lin du carême ; mais ou l’on dansait encore. ne m’esl pas encore revenu ; _’<> parce que je sais que les comédiens frauçais oui assemblé un conseil composé d’avocats, el de quelques-uns il.’iilie iii. ev|.i’is ji.ini travailler.i faire pleine an —ni—. lettres en ma persoi, el me rendre compte avec l’exactitude el la netteté qu’on les a, trop peut-être, accusés de négliger dans ces parta-es.

  • l’n ne pouvait donc plus mal prendre son temps pour renouveler

contre eux mi reproche donl ils désirent si sérieusement se laver pour le passé ou se garantir pour l’avenir ; et l’on ue devait pas surtout accréditer d’avance, en mon nom, une ; ir<Nis, iii<>ii il’iuliil.’liiij ni de mauvaise foi, que je <— puis former avec raison contre I s comédiens, el que je ne veux jamais former sans raison contre personne.

n)e vons prie d’insérer dans votre prochai : i Courrier, monsieur, cet aveu de l’auteur d’Eugénie, des Deux Amis et du Bart Sé