Page:Beaumarchais - Œuvres complètes, Laplace, 1876.djvu/801

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Si l’on voit rentrer la voiture
De l’époux qu’on n’attendait pas,
Éteignez vite ; on range, on serre :
L’une est morte, l’autre s’enfuit.
Ainsi l’on voit un commissaire
Effrayer des tendrons la nuit.

Mais que les fêtes sont cruelles !
ill épOUX, je pl.’lill— M. Ire —nl’l.
Si vous j conduisez vos belles.
Les confier… c’est pis encor.
La poule alerte, aisée à vivre,
Perce la foule en arrivant ;
Le coq usé. qui ne peut suivre,
Gratte sa tête en l’attendant.

Aux cris que le vieux singe élève,
On la lui rend tout comme elle est ;
Tout comme elle est, il vous l’enlève
Aux vœux ardents de vingt plumets,
Plus ravissante qu’Aphrodise,
Traînant tout le bal après soi,
Lui coiffé comme on peint Moïse
Chargé des tables de la loi.

Voyez cette dévote alticre,
Au teint pale, au front sourcilleux,
Déchirer la nature entière
D’un ton humblement orgueilleux ;
Bien est-il vrai que, plus parfaite,
Fuyant le monde et ses attraits,
Elle ne brûle, en sa retraite,
Que pour Dieu seul… et son laquais.

Du même désir animées
De tromper amants et maris,
Deux belles s’étaient tant aimées,
Qu’on les citait dans tout Paris.
Un fat survient : elles s’abhorrent ;
L’intérêt rompt ce qu’il a joint.
Ma foi, deux belles qui s’adorent,
Tout bien compté, ne s’aiment point.

Chez une duchesse en colère,
L’autre soir un mauvais plaisant
Disait d’une voix de faux frère :
L’auteur est un grand médisant.
Médisant, lui ? C’est cent fois pire.
Pensez-vous qu’un tel chansonnier
Se fût contenté de médire,
S’il eût pu nous calomnier ?

Point de belles que l’on n’acquière
Ou par de l’or ou par des soins :
La moindre ou la meilleure affaire
Coûte toujours ; c’est plus, c’est moins :
Et quant aux mœurs, la différence
Des filles aux femmes d’honneur
Est celle qu’on remarque en France
Entre l’artiste et l’amateur.

Oh ! —i chacune osail écrire
Les bons tours qu’elle se permet,
Quel plaisir on aurait a lire
Cet ou rage utile cl follet !
(in verrait du gai, du leste :
Pour du sentiment, serviteur !
Car la femme la plus modeste
N’est qu’un vrai page au fond du cœur.

Vous changeriez bien de système,
Me dit un Céladon d’amant,
Si je nommais celle que j’aime…
Ah ! c’est une âme, un sentiment !
C’est la vertu la plus auguste…
Je reconnais son pavillon :
La friponne s’est peinte en buste p;
Tu n’as vu que son médaillon.

Vous, jeune homme que je conseille,
Gardez-vous bien de me citer ;
Ce que je oiis dis à l’oreille
Ne doit jamais se répéter.
Retenez ce bon mot d’un sage,
Des mœurs il est le grand secrel :
Toute femme vaut un hommage ;
Bien peu sont dignes d’un regret.
Pour égayer nia poésie,
Au hasard j’assemble des traits ;
J’en fais, peintre de fantaisie,
lie— tableaux, jamais des portraits.
La femme d’esprit qui s’en moque
Sourit finement à l’auteur ;
Pour l’imprudente qui s’en choque,
Sa colère est son délateur.
Sexe charmant, ^i je décèle
otre cœur en proie au di —m-,
Sciuu’iil a l’ai il’intideb’,
Mais toujours fidèle au plaisir,
D’un badinage, ô mes déesses,
Ni’cherchez point.Ï vous venger !
Tel glose, hélas ! sur vos faiblesses,
nui brûle de les partager !

CHANSON NAÏVE, OU CANTIQUE DU PONT-NEUF, Sur le beau mandement où l’on damnait, à propos d’o ufs, Voltaire, le Mariage de Figaro, et t’opéra de Tarare et les amusements des dames, etc., etc., etc. Sur l’air nia A Parts il y a <leu.c lieutenants Quels lieutenants ! A Paris sont en grand soûlas lieux saints prélats. L’un est le chef, et l’autre son Premier garçon. Leur carnaval est d’annoncer Qu’on peut lai.--’r