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Je vous présente l’hommage de celui qui n’a pas dormi depuis deux mois, mais qui n’en est pas moins avec le dévouement le plus respectueux,

Monsieur le comte,

Votre très-humble et très-obéissant serviteur,

Caron de Beaumarchais.


LETTRE AU ROI 1.

Sire,

Il y a cinq ans que messieurs les comtes de Maurepas et de Vergennes apprirent avec colère qu’il se vendait à Paris des titres en parchemin arrachés des diverses archives de la chambre des comptes de la bibliothèque du roi, etc.

Ils prirent des précautions pour arrêter cet énorme abus. Mais voulant aussi recouvrer, s’il se pouvait, ce qui avait été dispersé, ils me demandèrent si je ne pourrais pas faire chercher et racheter partout sourdement ces parchemins sortis des dépôts, et les tenir sous clef à la disposition du gouvernement ; mais dans le plus grand secret, à cause des plaintes et réclamations que le bruit occasionnerait.

M. le comte de Vergennes peut rendre témoignage à Votre Majesté du zèle et de la discrétion avec lesquels j’ai fait ce service précieux.

On a racheté secrètement pour moi, tant à Paris que dans les autres villes du royaume, tout ce qu’on a pu recueillir de ces parchemins vendus, et depuis cinq ans il y en a eu d’emmagasinés sous ma clef, dans divers couvents de la capitale, environ cent milliers pesant.

J’ai plusieurs fois supplié ces ministres de faire enlever le tout, et de me faire rentrer mes frais avancés depuis plusieurs années. D’autres affaires ont suspendu la fin de celle-ci.

Je fais la même prière à Votre Majesté. Messieurs les comtes de Vergennes, baron de Breteuil, de Calonne et Le Noir sont parfaitement instruits de l’utilité de rendre ces titres à leurs dépôts et de la justice de ma demande. On n’attend plus que l’ordre secret de Votre Majesté. Le tout s’achèvera sans scandale.

A M. LE COMTE D’AUNAY

SECKÉTAIIIE DE LA LOGE DE ■ LA FÉLICITÉ » s. Paris, ce 12 lévrier I78.Ï.

Monsieur le comte,

Vous êtes le secrétaire d’une loge dont le nom ne présente que plaisir et bonheur ; et moi je suis . Celle lettre, eu marge de laquelle Beaumarchais a écrit : « Reims à M. le contrôleur général, le IS février 1785 », est relative à l’affaire îles papiers et parchemins d’archives, dont nous avons parlé dans une nul.— du M< : nioire au roi. Ed. F. . Demande de dons a l’un des maîtres d’une des loges maçonniques, pour « la petite Figaro », que le Journal de Pans lui repro-un pauvre collecteur de dons généreux, pour des infortunés qui souffrent,’l’ont ce que vous laites I r remplir les doux objets des amuse nts de votre loge <’~ pris par elle de bonne part, el moi je reçois des injures pour avoir l’ail servir la petite Figaro de prétexte à la bienfaisance que je sollicite. Notre sort est bien différent, monsieur le comte ! m moyen de les rapprocher serait peut-être de nous unir pour accomplir une œuv re intéressante. Les bonbons pour /-’petite Figaro vont tous en droite ligne à la pauvre veuve l’Ecluze, qui allaite un enfant et ni nourrit un autre, et voilà ce qui la recommande auprès de moi qui depuis longtemps travaille, à fonder, si je puis, un établissemenl public en laveur de toutes les pauvres mères qui noumssent’.

Si vous trouvez mon zèle bien vif pour le peu d’utilité’qui résulte de tanl de travaux fatigants, apprenez, monsieur le comte, que ce qui éprouve à Paris des contradictions désolantes a déjà un succès c plet à Lyon. Je prends la liberté de vous envoyer le dernier journal de cette ville qui vienl de m élre adressé ; Mm-— j verre/, deux lettres dont l’objet t. niellant peut échauffer les cœurs généreux que votre loge assemble, et les perte à diriger leurs bienfaits sur une pauvre nourrice, que je leur recommande, eu attendant que je puisse parvenir à fonder un revenu qui nous permette d’en secourir beaucoup.

J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le c te,

Votre, etc.

Vous vomirez bien me renvoyer le Journal île Lyon, dont je n’ai que cet exemplaire. A M. DE LANOIX*.

Paris, ce 15 mars 17’7.

La quantité d’affaires dont je suis écrasé, monsieur, m’a empêché de répondre plus tôT a votre lettre. Les détails sur le reculement des barrières du Royaume des cinqFermes vous parviendront avec tontes les autres décisions de l’auguste assemblée des Notable-, donl elle lait partie. Il y aurait de la légèreté, même de l’imprudence, a lent particulier d’avoir une idée làdessus, quand le gouvernement et les Notables s’en occupent.

Je passe au reste de votre lettre, et je voudrais répondre à votre confiance par un avis un peu profitable. Mais vous me paraissez sous le charme ehail.1.’n’avoir pis fuit voir dans le Mariage, après avoir parlé d’elle dans le Barbier, el qu’il avait alors ressuscitée en pauvre jeune lille digne de la bienfaisance publique, avec prière an Jour. ml. son ennemi, d’ouvrir pour clic une souscription ! Ed. F. . Il avait, pour cela, un bureau organisé chez lui. vieille rue du ’IV le,.i l’hôtel de Hollande. En. F. ï :. Lettre très-curieuse, trouvée aussi dans les papiers de Londres. Il, , u ve les meilleurs seils à un jeune industriel qui voulait quitter s i province [.oui Pai i^ et la cour, cl les plus intéressants détail, mu— la manière de vivre de Beaumarchais. Ed. F.