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Page:Beaumarchais - Mémoires, tome1.djvu/10

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Beaumarchais

Les figures originales n'ont pas manqué en France à la fin du dix-huitième siècle ; les écrits des Voltaire et des Rousseau avaient de longue main préparé les idées de liberté et d'égalité qui devaient faire sortir de la foule tous ceux que leur condition sociale avait prédestinés à cette fatale obscurité et à ce manque d'influence sur la marche générale des événements qui révoltent instinctivement les ardentes natures douées à leur naissance de ce mens divinior qui fait les hommes supérieurs. Au milieu de cette foule dont les travaux et les idées vont préparer le mouvement de rénovation qui marquera la fin de ce siècle, les yeux s'arrêtent avec une complaisance toute particulière sur Pierre Augustin Caron de Beaumarchais, physionomie multiple et cependant française entre toutes, dont les traits mobiles ont été à grand'peine fixés sur la toile de l’histoire par les représentants les plus autorisés de la critique moderne. Après la remarquable et complète étude de M. de Loménie (Beaumarchais et son temps, 2 vol. in-8, 1856), il ne reste plus rien de neuf à dire sur le comédiste, le pamphlétaire, le spéculateur qui a eu le bonheur de créer pour