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sa faute, il maudissait la fée, il mordait ses chaînes, et s’abandonnait à la rage. Lorsqu’il approcha de la ville, où on le conduisait, il vit de grandes réjouissances, et les chasseurs ayant demandé ce qui était arrivé de nouveau, on leur dit que le prince Chéri, qui ne se plaisait qu’à tourmenter son peuple, avait été écrasé dans sa chambre par un coup de tonnerre, car on le croyait ainsi. Les dieux, ajouta-t-on, n’ont pu supporter l’excès de ses méchancetés, ils en ont délivré la terre. Quatre seigneurs, complices de ses crimes, croyaient en profiter et partager son empire entr’eux ; mais, le peuple, qui savait que c’étaient leurs mauvais conseils qui avaient gâté le roi, les a mis en pièces, et a été offrir la couronne à Suliman que le méchant Chéri voulait faire mourir. Ce digne Seigneur vient d’être couronné, et nous célébrons ce jour comme celui de la délivrance du royaume ; car il est vertueux, et va ramener parmi nous la paix et l’abondance. Chéri soupirait de rage