Page:Beaumont - Contes moraux, tome 1, Barba, 1806.djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(78)

Il ne se confia qu’à Laidronette, et la pria de se masquer avec lui ; car, comme elle était sa belle-sœur, personne ne pouvait y trouver à redire, et quand on l’aurait su, cela n’aurait pu nuire à sa réputation : cependant, Laidronette en demanda la permission à son mari, qui y consentit, d’autant plus volontiers qu’il avait lui-même mis cette fantaisie en tête du prince, pour faire réussir le dessein qu’il avait, de le réconcilier avec Belote. Il écrivit à cette princesse abandonnée de concert avec son épouse qui marqua en même temps à sa sœur comment le prince devait être habillé. Dans le milieu du bal, Belote vint s’asseoir entre son mari et sa sœur, et commença une conversation extrêmement agréable avec eux. D’abord, le prince crut reconnaître la voix de sa femme ; mais elle n’eut pas parlé un demi-quart d’heure, qu’il perdit le soupçon qu’il avait eu au commencement. Le reste de la nuit passa si vite, à ce qu’il lui sembla, qu’il se frotta les yeux quand le jour