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Page:Beaumont - Contes moraux, tome 3, Barba, 1806.djvu/136

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cher : la marquise la força de se mettre au lit ; et, s’étant retirée avec son époux, ils tinrent ensemble un petit conseil, dont le résultat fut que le marquis partirait sur-le-champ, pour se rendre à la terre d’Armire, et ferait tous ses efforts pour engager Alindor à venir à Paris, où la marquise se réservait à l’instruire des dernières volontés de son épouse.

Laure était dans le dernier épuisement, à force de répandre des larmes : un sommeil bienfaisant vint suspendre ses douleurs pour quelques heures. La marquise profita de cet intervalle pour faire avertir Dorval du malheur qui était arrivé, elle fit prier de passer chez elle. Cet amant infortuné regardait ce jour comme le plus beau de sa vie, et celui qui lui fut envoyé, le trouva tout occupé des préparatifs de la fête qu’il voulait donner à cette occasion. Il courut chez la marquise, qui eut besoin de tout son courage pour lui annoncer le sort fatal qu’il était menacé de subir. Il demanda à voir Laure : la mar-