l’excès de la tristesse ; mais il n’en sera pas moins vrai que la sienne était excessive. La liberté qu’il s’était ravie, de s’unir à Laure, aurait peut-être ajouté à cette douleur, si le sentiment de sa perte ne l’eût occupé si entièrement, qu’il en avait oublié tout le reste. L’arrivée du marquis le tira de cet assoupissement, et lui rappela le souvenir de cette aimable fille. Un soupir qui lui échappa fut le seul tribut qu’il paya à ce souvenir et fidèle à la mémoire d’Armire, on eût dit que son ame vertueuse regardait comme un crime tout ce qui pouvait l’en distraire. Le marquis, surpris de n’entendre sortir de sa bouche aucune question sur le sort de cette fille, se persuada qu’Armire s’était trompée, lorsqu’elle l’en avait cru amoureux, et, gardant moins de ménagement, il lui apprit que Laure avait reçu une lettre de son épouse, qui devait lui être communiquée. C’est sans doute à l’occasion de quelques intérêts communs, lui dit Alindor : ma respectable
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