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Page:Beaumont - Contes moraux, tome 3, Barba, 1806.djvu/163

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sous les yeux d’une femme respectable. Le marquis sortit pour donner ses ordres à la femme du chirurgien ; et, dans l’impossibilité de trouver des habits tout faits, cette dame lui porta une de ses robes, et les autres choses dont elle ne pouvait se passer jusqu’à ce que l’on eût pourvu à son habillement. Le marquis ignorait la condition de cette fille. Cependant il crut plus convenable de la mettre au-dessus de son état, que de la contrister en lui donnant une parure peu faite pour une fille comme il faut. Attention délicate pour un bienfaiteur qui est au-dessus des bienfaits mêmes. Il fit donc acheter ce qu’il croyait lui être nécessaire, et pria la femme du chirurgien de ne point épargner sa bourse pour la mettre décemment.

De retour chez lui, monsieur de Villemond s’enferma dans son cabinet pour sonder les replis de son cœur. Le discours du chirurgien l’avait fait trembler pour sa vertu et pour son repos. Il eut la satis-