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Page:Beaumont - Contes moraux, tome 3, Barba, 1806.djvu/164

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faction de se trouver tranquille, ce qui ne l’empêcha pas de penser qu’il y aurait de la témérité à s’exposer trop librement au péril. Pour s’assurer contre toutes les surprises de l’amour, il fut trois jours sans revoir l’inconnue. Il sentit qu’il n’en coûtait rien à son cœur, mais beaucoup à sa curiosité ; car il entrevoyait quelque chose de fort extraordinaire par rapport à cette fille. Il s’était informé dans les meilleures familles, si on n’avait point entendu parler de la mort de quelque fille dont la beauté eût fait quelque bruit, et, par-tout on ignorait l’existence de son inconnue : elle était donc née dans la classe des personnes obscures, et élevée dans une retraite absolue ; car, dans une petite ville, sa beauté eût fait du bruit dans quelqu’état qu’elle fût née. D’un autre côté, son langage était pur, ses, expressions ne sentaient point une fille du néant, et toutes ces contrariétés rendaient sa curiosité pardonnable.

Le chirurgien lui annonça que l’incon-