Page:Beaumont - Marie ou l’esclavage aux États-Unis, éd. Gosselin, 1840.djvu/344

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coutumes anciennes, des traditions respectées, des moyens de subsistance assurés, la tranquillité de corps et d’esprit qui était la suite de l’aisance, leur avait permis de tirer de l’état social des chasseurs toutes les conditions de bonheur et de grandeur que cet état social peut offrir.

Aujourd’hui rien n’est changé en apparence. Ces mêmes tribus vivent encore de la chasse et ont conservé toutes les habitudes inhérentes à ce genre de vie. Cependant les Indiens de nos jours ne ressemblent point à leurs pères.

Les Européens, en dispersant les Indiens dans des déserts nouveaux pour eux, en interrompant leurs traditions, en troublant leurs souvenirs, en brisant leurs coutumes, en altérant leurs mœurs, les ont poussés aux conséquences les plus funestes de la vie de chasseurs. C’est ainsi que le contact d’hommes civilisés, éclairés et cultivateurs a rendu les Indiens plus errants et plus sauvages qu’ils n’étaient autrefois.