– De moi ! murmura Samuel… de moi !… Arrière, laissez-moi mourir.
– De toi ! misérable chair de potence s’écria le capitaine la Ripaille survenant avec ses hommes ; n’entends-tu pas d’ici les cris du peuple ! C’est un coupable qu’il lui faut. On a détaché de ce gibet le corps de maître Philippe, il t’attend, c’est ton cadavre qu’il lui faut. Dépêche-toi de mourir pour contenter les amis de Mazarin.
Pendant que le capitaine, aidé de ses gens, relevait le corps de Samuel, Mariette, agenouillée devant Pompeo, recevait de lui le dernier souffle exhalé de sa poitrine… En cet instant, elle aperçut son sachet, il reposait sur la poitrine brunie de l’Italien. Comme elle allait le prendre, le mourant fit un geste, et plaça sa main sur lui. Cette main était déjà semée de taches noires.
Le soir de ce même jour, un mouvement populaire avait lieu en effet pour Mazarin, bien que le cardinal ne fut pas déchu.
Mariette et Charles, en rentrant au cabaret de la Pomme de pin,
se virent forcés de fendre une foule tumultueuse
qui se pressait autour du gibet de Samuel…
Par une vengeance commune en ces temps de troubles, on avait affublé
le docteur d’un large bonnet de papier sur lequel était
écrit ce quatrain :
Sournois, lâche, impie et traître,
Ce n’est pas toi que ton maître
Eût placé dans si haut lieu.
Un an après, au lieu même où s’élevait jadis la cabane du passeux, devenue si fatalement célèbre, l’œil du Parisien pouvait voir une jolie maisonnette au toit pointu, décorée de deux légers pilastres dans le style fleuri de la renaissance, et devant laquelle s’alignait une belle rangée