subsistait, et son règne n’était pas fini. Aussi, parmi ces hommes, c’était à qui se disputerait sa survivance.
Une autre classe, non moins joyeuse de la mort de Lauzun, se composait d’une foule d’ambitieux dont la laideur égalait au moins l’audace, et qui, tant que Lauzun avait réussi par la beauté des traits et les exercices du corps, n’avaient eu garde de se montrer plus que les hiboux devant le soleil.
La troisième classe enfin, et celle-ci était la moins habile à dissimuler son contentement, était celle des maris, enchantés de voir tomber enfin cette mystérieuse puissance de l’époux de Mademoiselle, et ravis de placer chacun la colombe de leur choix à l’abri de ce vautour.
L’assemblée se trouvait donc partagée en plusieurs ̃camps.
L’Olympe des déesses y formait une nuance tranchée, plusieurs de ces dames portaient déjà à leur visage un mouchoir imbibé d’eau de senteur, soit pour cacher le trouble qu’une indiscrétion du testateur allait peut-être leur causer, soit pour faire honneur par leur contenance éplorée à la mémoire de Lauzun.
Madame de Roquelaure commença, après s’être assurée du recueillement de son auditoire :
» Par ce présent testament, je lègue d’abord mon âme à Dieu, le priant de prendre en considération la captivité où je meurs. Ma prison et ma disgrâce rachèteront, je l’espère auprès de lui, les erreurs de ma fortune. »
— Bien débuté ! dit le duc de Roquelaure, mais je doute que Dieu accepte le legs.