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DES DÉLITS ET DES PEINES.

Et d’ailleurs, quel spectacle plus affreux que celui d’une famille entière accablée d’infamie, plongée dans les horreurs de la misère pour le crime de son chef, crime que cette famille, soumise à l’autorité du coupable, n’aurait pu prévenir, quand même elle en aurait eu les moyens[1].


  1. Confiscations pour crimes : atrocité, encouragement aux juges à trouver des coupables, sur-tout a cette foule avide et pauvre de juges subalternes.

    Autre atrocité : c’est que s’il arrive que l’homme soit innocent, il a été détenu dans les prisons ; son crédit et sa fortune sont perdus, son commerce dérangé. Quelquefois il a été brisé par la question ; sa santé est altérée, et il est renvoyé sans indemnité. La loi prend tout au coupable, et ne restitue rien à l’innocent. On est trop heureux de lui échapper. (Note inédite de Diderot.)