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CHAPITRE XX.

CHAPITRE XX.

QUE LE CHÂTIMENT DOIT ÊTRE INÉVITABLE.
DES GRÂCES.


Ce n’est pas la rigueur du supplice qui prévient plus sûrement les crimes, c’est la certitude du châtiment, c’est le zèle vigilant du magistrat, et cette sévérité inflexible, qui n’est une vertu dans un juge, que lorsque les lois sont douces. La perspective d’un châtiment modéré, mais inévitable, fera toujours une impression plus forte que la crainte vague d’un supplice terrible, auprès duquel se présente quelque espoir d’impunité[1]

  1. « Pense-t-on que le méchant, avec des exemples toujours présens de la vigilance du magistrat, ose se livrer à ses pernicieux desseins ? Il regarde autour de lui, et il ne voit que des témoins prêts à le dénoncer, et l’homme du peuple tout prêt à le poursuivre. Il tremble, il pâlit, il se cache à sa vue ; il cherche l’ombre, et ne trouve partout qu’une odieuse lumière.