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Page:Beccaria - Des délits et des peines, traduction CY, Brière, 1822.djvu/23

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et les princes qui veulent le bonheur des hommes qu’ils gouvernent, sont amis de la vérité, lorsqu’elle leur est montrée par un philosophe, qui, du fond de sa retraite, déploie un courage exempt de fanatisme, et se contente de combattre, avec les armes de la raison, les entreprises de la violence et de l’intrigue.

D’ailleurs, en examinant les abus dont nous allons parler, on remarquera qu’ils font la satyre et la honte des siècles passés, mais non de notre siècle et de ses législateurs.

Si quelqu’un veut me faire l’honneur de critiquer mon livre, qu’il cherche d’abord à bien saisir le but que je m’y suis proposé. Loin de penser à diminuer l’autorité légitime, on verra que tous mes efforts ne tendent qu’à l’agrandir ; et elle s’agrandira en effet, lorsque l’opinion publique sera plus puissante que la force, lorsque la douceur et l’humanité feront pardonner aux princes leur puissance.