Page:Beccaria - Des délits et des peines, traduction CY, Brière, 1822.djvu/24

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Des critiques, dont les intentions n’ont pu être droites, ont attaqué cet ouvrage, en l’altérant[1]. Je dois m’arrêter un instant, pour imposer silence au mensonge qui se trouble, aux fureurs du fanatisme, aux lâches calomnies de la haine.

Les principes de morale et de politique reçus parmi les hommes, dérivent généralement de trois sources : la révélation, la loi naturelle et les conventions sociales. On ne peut établir de comparaison entre la première et les deux autres, sous le rapport de leurs fins principales ; mais elles se ressemblent toutes trois, en cela qu’elles tendent également à rendre les hommes heureux ici-bas. Discuter les rapports des conventions sociales, ce n’est pas attaquer les rapports qui peuvent se trouver entre la révélation et la loi naturelle.

Puisque ces principes divins, quoiqu’ils soient immuables, ont été dénaturés en mille

  1. Voyez, après le Commentaire de Voltaire, la Réponse aux Notes et Observations.