Page:Beccaria - Des délits et des peines, traduction CY, Brière, 1822.djvu/25

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manières dans les esprits corrompus, ou par la malice humaine, ou par les fausses religions, ou par les idées arbitraires de la vertu et du vice, il doit sembler nécessaire d’examiner (en mettant de côté toutes considérations étrangères) les résultats des simples conventions humaines, soit que ces conventions aient réellement été faites, soit qu’on les suppose, pour les avantagées de tous. Toutes les opinions, tous les systèmes de morale doivent nécessairement se réunir sur ce point, et l’on ne saurait trop encourager ces louables efforts, qui tendent à rattacher les plus obstinés et les plus incrédules, aux principes qui portent les hommes à vivre en société.

On peut donc distinguer trois classes de vertus et de vices, qui ont aussi leur source dans la religion, dans la loi naturelle et dans les conventions politiques. Ces trois classes ne doivent jamais être en contradiction entre elles. Mais elles n’ont pas toutes trois les mêmes résultats, et n’obligent pas aux mêmes