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DES DÉLITS ET DES PEINES

Il est donc démontré que la loi qui emprisonne les citoyens dans leur pays est inutile et injuste ; et il faut porter le même jugement sur celle qui punit le suicide.

C’est un crime que Dieu punit après la mort du coupable, et Dieu seul peut punir après la mort.

Mais ce n’est pas un crime devant les hommes, parce que le châtiment tombe sur la famille innocente, et non sur le coupable.

Si l’on m’objecte que la crainte de ce châtiment peut néanmoins arrêter la main du malheureux déterminé à se donner la mort, je réponds que celui qui renonce tranquille-

    lorsqu’ils sont moins observés, et ils sont moins observés lorsqu’ils sont en plus grand nombre. — Aussi lorsque la population augmente en plus grande proportion que l’étendue du pays, le luxe devient au contraire une barrière contre le despotisme. Il anime l’industrie et l’activité des citoyens. Le riche trouve autour de lui trop de plaisirs pour qu’il se livre tout-à-fait au luxe d’ostentation, qui seul accrédite dans l’esprit du peuple l’opinion de sa dépendance. Et l’on peut observer que dans les états vastes, mais faibles et dépeuplés, le luxe d’ostentation doit prévaloir, si d’autres causes n’y mettent obstacle ; tandis que le luxe de commodité tendra continuellement à diminuer l’ostentation dans les pays plus peuplés qu’étendus. (Note de l’auteur.)