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Page:Beccaria - Des délits et des peines, traduction CY, Brière, 1822.djvu/276

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DES DÉLITS ET DES PEINES

CHAPITRE XXXIX.

DE L’ESPRIT DE FAMILLE.


Lesprit de famille est une autre source générale d’erreurs et d’injustices dans la législation.

Si les dispositions cruelles et les autres vices des lois pénales ont été approuvés par les législateurs les plus éclairés, dans les républiques les plus libres, c’est qu’on a plutôt considéré l’état comme une société de famille, que comme l’association d’un certain nombre d’hommes.

Supposez une nation composée de cent mille hommes, distribués en vingt mille familles de cinq personnes chacune, y compris le chef qui la représente ; si l’association est faite par familles, il y aura vingt mille citoyens et quatre-vingt mille esclaves ; si elle est faite par individus, il y aura cent mille citoyens libres.