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Page:Beccaria - Des délits et des peines, traduction CY, Brière, 1822.djvu/308

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véritable jurisprudence est d’empêcher les délits, et non de donner la mort à un sexe faible, quand il est évident que sa faute n’a pas été accompagnée de malice, et qu’elle a coûté à son cœur,

Assurez, autant que vous le pourrez, une ressource à quiconque sera tenté de mal faire, et vous aurez moins à punir.

§ II.

Des Supplices.

Ce malheur, et cette loi si dure, dont j’ai été sensiblement frappé, m’ont fait jeter les yeux sur le code criminel des nations. L’auteur humain des Délits et des Peines n’a que trop raison de se plaindre que la punition soit trop souvent au-dessus du crime, et quelquefois pernicieuse à l’état, dont elle doit faire l’avantage.

Les supplices recherchés, dans lesquels on voit que l’esprit humain s’est épuisé à rendre la mort affreuse, semblent plutôt inventés par la tyrannie que par la justice.

Le supplice de la roue fut introduit en Allemagne, dans les temps d’anarchie, où