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Page:Beccaria - Des délits et des peines, traduction CY, Brière, 1822.djvu/309

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ceux qui s’emparaient des droits régaliens voulaient épouvanter, par l’appareil d’un tourment inouï, quiconque oserait attenter contre eux. En Angleterre, on ouvrait le ventre d’un homme atteint de haute trahison, on lui arrachait le cœur, on lui en battait les joues, et le cœur était jeté dans les flammes. Mais quel était souvent ce crime de haute trahison ? C’était, dans les guerres civiles, d’avoir été fidèle à un roi malheureux, et quelquefois de s’être expliqué sur le droit douteux du vainqueur. Enfin les mœurs s’adoucirent ; il est vrai qu’on a continué d’arracher le cœur, mais c’est toujours après la mort du condamné. L’appareil est affreux, mais la mort est douce, si elle peut l’être.

§ III.

Des Peines contre les Hérétiques.

Ce fut sur-tout la tyrannie qui, la première, décerna la peine de mort contre ceux qui différaient de l’église dominante, dans quelques dogmes. Aucun empereur chrétien n’avait imaginé, avant le tyran Maxime, de